Militancias de los años 60-70 en las culturas hispánicas. Una mirada transatlántica
Colloque international

Affiche du colloque

Ce colloque international aura lieu le 21 et 22 janvier 2016 dans la salle Jean Borde de la MSHA. Il est organisé en trois demi-journées structurées autour des trois grands volets qui réunissent les seize communications prévues, à savoir : « Mythes et démythifications » ; « Archéologies de la résistance »  et « Héritages et filiations ». Une quatrième demi-journée sera consacrée à la projection en avant-première du film « Pasaje de vida  de Diego Corsini (Argentine, 2015), activité organisée en partenariat avec les Rencontres du cinéma latino-américain de Pessac. 

 

Programme 21-22 janvier 2016 -  MSHA

 

Présentation
Au tournant du XXe siècle on assiste à l’émergence, en Espagne et en Amérique Latine, d’un ensemble de créations littéraires, cinématographiques et artistiques, de témoignages, d’essais historiques qui revisitent les discours et les pratiques du militantisme révolutionnaire des années 60-70 et l’univers conceptuel de la Nouvelle gauche.
Ces productions se penchent sur une époque dont le discours politique hégémonique était traversé par les expériences des mouvements étudiants, les luttes de libération nationale des pays du « Tiers monde », les pratiques de la contreculture (Fredric Jameson, 2009). Ces nouvelles formes de radicalité furent concomitantes d’un processus de rupture générationnelle qui a entraîné, à son tour, une profonde transformation des comportements et des cadres sociaux traditionnels (Eric J. Hobsbawm, 1994).

L’époque se définit moins ici par les évènements qui l’ont marquée que par le fait de constituer un champ de visibilité et « énonçabilité » dans une formation historique donnée (Foucault). « Une époque – affirme Gilles Deleuze en présentant cette approche foucaldienne du concept – ne préexiste pas aux énoncés qui l’expriment ni aux visibilités qui la remplissent » (2004). Le corpus étudié par les communications de ce colloque vise en ce sens moins la reconstitution de faits que l’exploration d’une pensée politique, des subjectivités qui l’ont incarnée et des multiples expressions de la radicalité. Il cherche à raconter, en quelque sorte, « la révolution en tant que passé » (Nicolás Casullo, 2013) à partir d’une double fracture : la défaite politique des expériences de la Nouvelle gauche (« izquierda radical », « nueva izquierda », « izquierda revolucionaria »), d’une part, et la remise en question théorique des catégories d’Histoire et de sujet qui sous-tendaient ce discours politique, de l’autre.

Quels sont donc les « usages du passé » (Enzo Traverso, 2005) que ces narrations artistiques et historiographiques d’aujourd’hui mettent en œuvre ? L’objectif du colloque international « Militantismes des années 60-70 dans les cultures hispaniques du XXIe siècle » est d’étudier, à partir d’une approche transatlantique, les diverses stratégies d’appropriation (Chartier 1985 /1996) et réélaboration des lectures du passé menées à bien par ces multiples manifestations culturelles et productions académiques ancrées dans les débats actuels de nos sociétés.

Afin d’aborder ce corpus hispanique et latino-américain, nous privilégierons une perspective interdisciplinaire propre aux études culturelles et à l’histoire du temps présent. Cette multiplicité de regards vers le passé le plus récent devrait également nous permettre d’identifier les choix méthodologiques spécifiques à chaque discipline et leur incidence sur la construction même de ces « vues du passé » (Beatriz Sarlo 2005). Ce colloque réunira historiens, littéraires et spécialistes de l’image dans les aires géographiques et culturelles concernées.

Le retour vers cette époque peut être décliné en quatre grands axes :
- la réélaboration des mythes, icônes et consignes inhérents au discours politique du militantisme révolutionnaire ;
- la pluralité croissante des subjectivités militantes (du révolutionnaire en tant qu’« homme nouveau » aux sujets des nouveaux mouvements sociaux) ;
- le lien entre les époques et les générations : la reconstruction de généalogies et de filiations, la réappropriation d’un héritage dans la production des générations secondes ;
- l’élaboration d’une mémoire du militantisme révolutionnaire des années 60-70 et ses effets dans les débats actuels autour de la mémoire historique.

 

 

Contact : Cecilia González (cecilia.gonzalez @ u-bordeaux-montaigne.fr)