Images et représentations du Pérou de l’Indépendance à nos jours
Dirigé par Isabelle Tauzin-Castellanos, Mónica Cárdenas Moreno, Maylis Santa-Cruz

Images et représentations du Pérou de l’Indépendance à nos jours

Auteures :

Isabelle Tauzin-Castellanos, Mónica Cárdenas Moreno, Maylis Santa-Cruz

Introduction

  1. Le Pérou indépendant et ses représentations 

Jérôme Louis, Maud Yvinec, Pascal  Riviale, Lucile Magnin

  1. De l’orientalisme au nectar des Incas 

Elodie Vaudry, Marcos Eymar, Mónica Cárdenas

  1. De la Belle Epoque à la 2de guerre mondiale 

              Luis Fernando Villegas, Alain Cardenas Castro, Alvar de la Llosa, Rosmeliz Alva, Isabelle Tauzin

  1. L’Amazonie au coeur de l’engagement, l’art péruvien contre la corruption 

Catherine Heymann, Thibaut Cadiou,  Morgana Herrera, Estelle Amilien

Conclusion

 

Présentation

Le Pérou est entré dans un cycle de célébration qui va se prolonger jusqu’en 2030 pour construire une Amérique non-alignée.

C’est en juillet 1821 que la capitale du Pérou, Lima a proclamé son indépendance ; l’armée coloniale s’est retirée définitivement après la bataille d’Ayacucho, en décembre 1824. Le présent ouvrage entend contribuer au rayonnement international du Bicentenaire à partir de perspectives multiples, interdisciplinaire et interuniversitaire, associant des chercheurs de tout l’hexagone et révélant la diversité de la peinture et du cinéma le plus récent, l’histoire et la littérature partagée entre influence et indépendance dans un parcours de deux siècles organisé suivant la chronologie.

L’histoire du Pérou indépendant est surtout connue par les sources en langue espagnole et peu accessible du public français. La donner à connaître en français, évoquer les échanges culturels entre le Vieux Monde et le Nouveau Monde est la vocation de cet ouvrage : comment un poète péruvien prétend-il écrire une nouvelle poésie en français inspirée de l’héritage inca ? Comment les artistes latino-américains viennent-il exposer dans les salons parisiens ? Comment les vertus de la feuille de coca produite dans les vallées andines ont-elles été vantées par un pharmacien corse ?

Camille de Roquefeuil fut le premier marin français à aborder le littoral péruvien en 1817 à bord du Bordelais après avoir navigué dans l’Océan Indien ; il retourne à l’île Bourbon où il devient capitaine du port de Saint-Paul. Sur les traces de Roquefeuil, la biographie du libéral Lord Cochrane, passé au service des insurgés sud-américains, est explorée. La parole de deux Afro-péruviens mimée au théâtre livre les clés de la perception des esclaves et des affranchis dans les années 1830. Le consul Chaumette des Fossés nommé inspecteur du commerce au Pérou est revenu à Paris avec des aquarelles comme autant d’images d’Epinal réalisées par un artisan afro-péruvien, Pancho Fierro. La même curiosité anime le peintre allemand Maurice Rugendas dans les années 1840, tandis que la Revue Orientale et Américaine au cours de la seconde moitié du XIXe siècle ne cesse d’orientaliser le Pérou et de transcrire la réalité à partir de clichés européens. Les artistes péruviens ont été nombreux cependant à faire leurs classes en France, qu’il s’agisse du réaliste Ignacio Merino ou des peintres indigénistes Julia Codesido et Manuel Cardenas Castro, ou encore les sœurs Lucha Truel et Madeleine Truel arrivées à Paris en 1924 et engagées dans la Résistance. Après la célébration du Centenaire en 1921, l’Amazonie péruvienne continue d’être pillée, les artistes autochtones dénoncent l’exploitation génocidaire. Depuis lors, les violences extra-judiciaires se sont répétées dans une litanie sans fin.